Moussa, sans papiers
Je n'ai jamais été en paix
On ne sait jamais…
Cette histoire raconte l'histoire de Moussa, un sans-papiers travaillant à Paris, en France. Chaque matin, Moussa se rend au travail, la peur au ventre. Malgré dix ans de travail en France, il reste sans papiers.
« Vu ma situation, je n'ai jamais été en paix, depuis que je suis ici. On ne sait jamais en cas de contrôle… Tant qu'on n'a pas les documents, on a toujours peur… Toujours. »
Peur constante
La peur constante d'être expulsé vers le Mali, son pays natal qu'il a fui en 2013. « Je me sentais en danger. Les djihadistes sont arrivés et voulaient imposer leur charia ; la situation était catastrophique. J'ai donc dit à ma mère que je devais quitter le pays pour les aider financièrement et chercher une vie meilleure. »
Durant ces dix années, il a toujours travaillé. D'abord dans le nettoyage, puis dans le bâtiment, et maintenant dans la collecte des ordures ménagères.
Un travail au bas de la chaîne alimentaire
« Les gens ne veulent pas faire ce travail. Certains avec Certaines mentalités diront : « Vous venez ramasser les saletés des autres. » Dans leur esprit aussi, c'est un travail au bas de la chaîne alimentaire.
Pour être embauché, il a emprunté les papiers d'un proche. C'est ce qu'on appelle travailler sous un pseudonyme.
Quatre alias
Pas seul
Pour Moussa, il est loin d'être le seul dans cette situation, surtout dans son entreprise. '« Une quinzaine de personnes sur trente. C'est la moitié. » Son entreprise fait appel à des éboueurs temporaires pour pallier le manque de main-d'œuvre.
« Ils ne trouvent personne pour faire ce travail. Être sans papiers, non seulement, c'est ne pas prendre de vacances, mais ça permet de travailler plus. Au lieu de 7 heures, on peut travailler jusqu'à 10 heures par jour. Pour eux, c'est un avantage. »
Pas un avocat
Moussa est éboueur depuis trois ans, un métier bien loin de celui qu'il avait prévu : avocat. À son arrivée en France, sa demande d'asile a été rejetée. Pour lui, c'était le début d'une vie sans papiers.
C'est tellement humiliant. Vivre dans cette situation est tellement difficile que ce n'est pas facile. On est abandonné par les gens de sa communauté. C'est dur ; certains diront : "Tu es un lâche, tu ne vaux rien, pourquoi es-tu venu en France ? Tu n'arrives pas à faire tes papiers."
Documents essentiels
Chez lui, Moussa conserve précieusement les preuves de sa présence en France. Des documents essentiels à sa régularisation.
« Impôts, transports en commun, aide médicale d'État… C'est la concordance qui me manque pour être régularisée. »
Je rêve…
Son entreprise doit en effet fournir un certificat de concordance certifiant qu'il a travaillé sous une autre identité. Mais en faire la demande à son employeur pourrait lui coûter son emploi.
Malgré l'attente, Moussa espère toujours que sa situation sera régularisée.
« Je rêve d’être régularisée, et je rêve d’être française, de pouvoir travailler légalement et de travailler sous mon nom. »
JeS Histoire de Dorine
Tous les noms ont été modifiés pour préserver l'anonymat.
Cette histoire a été publiée avec la permission du propriétaire de l'histoire,
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